Petit enffant, quelle sois, fille ou filz, 
		Parfais le temps de tes neuf mois prefix 
		Heureusement: puys sors du Royal ventre, 
		Et de ce monde en la grand lumiere entre. 
		Entre sans cry, viens sans peur en lumiere. 
		Viens sans donner destresse coustumiere 
		A ta Mere humble et qui Dieu t'a fait naistre. 
		Puys d'ung doulx ris commance à la congnoistre. 
		Apres que fait luy aura congnoissance, 
		Prens peu à peu nourriture et croissance: 
		Tant qu'à demy tu commances à parler, 
		Et tout seullet, en tripignant aller 
		Sur les carreaux de la maison prospere, 
		Au passe-temps de ta Mere et ton Pere: 
		Qui de t'y veoir ung de ces jours pretendent 
		Avec ton Frere, et ta Soeur qui t'atendent. 
		  
		Viens hardiment, car quant grandet seras, 
		Et qu'à entendre ung peu commanceras, 
		Tu trouveras ung siecle pour aprendre 
		En peu de temps ce qu'enffant peut comprendre. 
		 
		Hardiment viens, [car] ayant plus grand aage, 
		Tu trouveras encores d'avantage. 
		Tu trouveras la guerre commancée 
		Contre ignorance et sa tourbe incensée, 
		Et au rebours, Vertu mise en avant, 
		Que te rendra personnage sçavant 
		Et tous beaulx artz, tant soyent ilz difficiles, 
		Tant par moyens que par livres  
		Puys je suys seur, et on le congnoistra, 
		Qu’en ta naissance avecques toy naistra 
		Don de vertu et ton ame logé, 
		Si tu tiens rien de ceux qui t’ont forgé 
		  
		Viens hardiment, et ne crains que fortune, 
		En biens mondains te puisse estre importune: 
		Car tu naistras, non ainsi paovre et mince 
		Comme moy (las), mais Enffant d'ung grand Prince. 
		 
		Viens sain et sauf, tu peulx estre asseuré 
		Qu'à ta naissance il n'y aura pleuré, 
		A la façon des Traces lamentans 
		Leurs nouveaux nez, et en grant dueil chantans 
		L'ennuy, le mal, et la peine asservie 
		Qu'il leur failloit souffrir en ceste vie. 
		Mais tu auras (que Dieu ce bien te face) 
		Le vray moyen qui tout ennuy efface, 
		Et fait qu'au monde angoisse on ne craint point, 
		Ne la mort mesme, alors qu'elle nous poingt. 
		Le vray moien plain de joye feconde, 
		C'est ferme espoir de la vie seconde, 
		Par JESU CHRIST, vainqueur et triumphant 
		De ceste mort. Viens dont, petit Enffant: 
		Viens escouter verité revellée, 
		Qui tant de jours nous a esté cellée. 
		Viens escouter, pour âmes resjoir, 
		Ce que caphardz veullent garder d'oyr. 
		Viens veoir, viens veoir la beste sans raison, 
		Grande ennemy de ta noble maison. 
		Viens tost la veoir à tout sa simple creste, 
		Non cheute encor, mais de tomber bien preste. 
		Viens veoir de Christ le regne commancé, 
		Et son honneur par tourmens avancé 
		  
		O siecle d'or le plus fin que l'on treuve, 
		Dont la bonté dedans le feu s'espreuve. 
		O bien heureulx tous ceulx qui le congnoissent, 
		Et encor plus ceulx qui aujourd'huy naissent. 
		Je te dirois encores bien d’autres choses 
		Qui sont sur terre, autour de ciel encloses, 
		Belles à l'oeil, et doulces à penser: 
		Mais j'aurois peur de ta Mere offenser: 
		Et que de veoir, et d'y penser tu prinsses 
		Si grant desir, que avant terme tu vinsses. 
		Parquoy (enffant) quelle soit(sois?), fille ou filz, 
		Parfais le temps de tes neuf mois prefix 
		Heureusement: puis sors du royal vendre, 
		Et de ce monde en la grant lumiere entre. | 
		
		 Little child, 
		whatever you be, daughter or son, 
		perfect the duration of your nine prefix months. 
		 
		Then into this world in great light 
		 
		come without giving the usual distress 
		to the humble mother in whom God had you born, 
		then with a sweet laugh start to know her. 
		Once that is done you will have known her, 
		take, little by little, food and growth, 
		such that at a half you start to talk 
		and quite alone, pattering, walk  
		on the tiles of you prosperous house, 
		to the diversion of your mother and father 
		who aspire to see you one of these days 
		with your brother and your sister who await you 
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		  
		
		come and see of the earth and the sea the grand tour 
		with the sky that stretches all around 
		come and see so many fine ornaments 
		that each of them has received from nature; 
		 
		 
		 
		 
		 
		 
		 
		 
		 
		 
		 
		I would tell you a hundred thousand things 
		which are on earth enclosed by the sky, 
		beautiful to the eye and sweet to the thought, 
		but I should fear to offend your mother; 
		And to see it and to think of it you should take 
		such a strong desire that you might come before the term!  
		Therefore (child) whatever you be, daughter or son, 
		perfect the duration of your nine prefix months! 
		 
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		Petit enffant, quelle sois, fille ou filz, 
		Parfais le temps de tes neuf mois prefix 
		Heureusement: puys sors du Royal ventre, 
		Et de ce monde en la grand lumiere entre. 
		Entre sans cry, viens sans peur en lumiere. 
		Viens sans donner destresse coustumiere 
		A ta Mere humble et qui Dieu t'a fait naistre. 
		Puys d'ung doulx ris commance à la congnoistre. 
		Apres que fait luy aura congnoissance, 
		Prens peu à peu nourriture et croissance: 
		Tant qu'à demy tu commances à parler, 
		Et tout seullet, en tripignant aller 
		Sur les carreaux de la maison prospere, 
		Au passe-temps de ta Mere et ton Pere: 
		Qui de t'y veoir ung de ces jours pretendent 
		Avec ton Frere, et ta Soeur qui t'atendent. 
		  
		Viens hardiment, car quant grandet seras, 
		Et qu'à entendre ung peu commanceras, 
		Tu trouveras ung siecle pour aprendre 
		En peu de temps ce qu'enffant peut comprendre. 
		 
		Hardiment viens, [car] ayant plus grand aage, 
		Tu trouveras encores d'avantage. 
		Tu trouveras la guerre commancée 
		Contre ignorance et sa tourbe incensée, 
		Et au rebours, Vertu mise en avant, 
		Que te rendra personnage sçavant 
		Et tous beaulx artz, tant soyent ilz difficiles, 
		Tant par moyens que par livres  
		Puys je suys seur, et on le congnoistra, 
		Qu’en ta naissance avecques toy naistra 
		Esprit docile, et cueur sans tache amere, 
		Si tu tiens rien du costé de la Mere. 
		 
		Viens hardiment, et ne crains que fortune, 
		En biens mondains te puisse estre importune: 
		Car tu naistras, non ainsi paovre et mince 
		Comme moy (las), mais Enffant d'ung grand Prince. 
		 
		Viens sain et sauf, tu peulx estre asseuré 
		Qu'à ta naissance il n'y aura pleuré, 
		A la façon des Traces lamentans 
		Leurs nouveaux nez, et en grant dueil chantans 
		L'ennuy, le mal, et la peine asservie 
		Qu'il leur failloit souffrir en ceste vie. 
		Mais tu auras (que Dieu ce bien te face) 
		Le vray moyen qui tout ennuy efface, 
		Et fait qu'au monde angoisse on ne craint point, 
		Ne la mort mesme, alors qu'elle nous poingt. 
		Le vray moien plain de joye feconde, 
		C'est ferme espoir de la vie seconde, 
		Par JESU CHRIST, vainqueur et triumphant 
		De ceste mort. Viens dont, petit Enffant: 
		Viens voir de terre et de mer le grant tour, 
		avec le ciel qui se courbe à l'entour, 
		Viens voir, vien voir maincte belle ornature 
		Que chascun d'eulx a receu de nature. 
		Viens veoir ce monde et les peuples et princes 
		regnans sur luy en diverses provinces 
		etnre lesquelz est le plus apparent 
		le roy Francoys qui te sera parent; 
		soubz et par qui ont esté esclarciz 
		tous les beaulx artz paravant obscurciz 
		  
		O siecle d'or le plus fin que l'on treuve, 
		Dont la bonté dedans le feu s'espreuve. 
		O bien heureulx tous ceulx qui le congnoissent, 
		Et encor plus ceulx qui aujourd'huy naissent. 
		Je te dirois encores bien d’autres choses 
		Qui sont sur terre, autour de ciel encloses, 
		Belles à l'oeil, et doulces à penser: 
		Mais j'aurois peur de ta Mere offenser: 
		Et que de veoir, et d'y penser tu prinsses 
		Si grant desir, que avant terme tu vinsses. 
		Parquoy (enffant) quelle soit(sois?), fille ou filz, 
		Parfais le temps de tes neuf mois prefix 
		Heureusement: puis sors du royal vendre, 
		Et de ce monde en la grant lumiere entre. 
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